Le thème abordé ce dimanche peut paraitre peu attrayant et pourtant il est indispensable d’en parler dans une démarche zéro déchet : le plastique. En effet, c’est une source majeure de déchets, malgré l’illusion du recyclage. Le plastique est une innovation qui se retourne contre nous et notre planète. Il y a surement des domaines où il reste indispensable mais dans bons nombres d’usages on pourrait s’en passer, facilement.
Brève histoire du plastique
Je reprends ces quelques dates d’une conférence sur le plastique à laquelle j’avais assisté à la Maison du Zéro Déchet il y a plusieurs mois.
- 1870 – Le celluloïd est considéré comme la première forme de matière plastique. Cependant, il est très inflammable ce qui rend sa fabrication et son usage dangereux. Aussi, il est vite remplacé
- 1893 – Le galalithe est créé en modifiant la protéine du
lait (caséine). C’est un plastique biodégradable - 1907 – Le bakélite est à son tour créé, cette fois entièrement synthétique
- Avant la Seconde Guerre mondiale, les plastiques ont leurs usages propres, ils ne concurrencent pas le bois, le verre et l’acier
- Après la Seconde Guerre mondiale, les plastiques prennent davantage de place, dans la construction, la production industrielle (pièces pour véhicules), la vie quotidienne (radio, téléphone, stylo, appareil photo, ustensiles de cuisine, etc.) : cette innovation amène la société de consommation
Les différents types de plastique et le recyclage
Il en existe globalement 7 types. Le type de plastique est normalement indiqué sur les emballages, le n° du type à l’intérieur d’un triangle.
Le fait que le triangle soit muni de petites flèches ne signifie pas que cela se recycle.
Tout comme ces logos qui portent à confusion :
Pour aller plus loin sur ces logos
En effet, seuls 2 types de plastique sont recyclables (et pour compliquer la chose, cela varie en fonction des sources et des régions) :
- PET ou PETE (Type 1)- Particularité, les PET opaques ne sont pas toujours recyclables
- HDPE ou PEHD (Type 2)
Globalement il s’agit des bouteilles et des flacons. Précision importante : recyclable ne veut pas dire recyclé ! Et si par « chance » le produit est bien recyclé, il ne peut alors l’être qu’une seule fois.
Pourquoi le plastique est-il néfaste ?
Pour la santé
- Des substances chimiques présentent dans le plastique sont des perturbateurs endocriniens. On entend souvent parler des phtalates et BPA, et c’est d’ailleurs désormais un argument marketing que de confectionner un produit plastique sans BPA et phtalates, mais est-ce vraiment sans danger ? Les perturbateurs endocriniens peuvent interférer sur le fonctionnement de l’organisme d’un individu et même de sa descendance. Ils sont souvent pointés du doigt dans l’augmentation de la stérilité, les malformations de certains fœtus, etc. C’est un vaste sujet et je ne suis pas experte en la matière mais vous trouverez quantité d’articles sur le sujet
- Le plastique est aussi suspecté d’être un cancérigène : les particules de plastique peuvent migrer dans les aliments que nous ingérons car ils sont au contact des emballages alimentaires (barquettes de viande, fromage, etc.)
Pour l’environnement
- Le plastique provient du pétrole, il faut donc puiser en masse cette ressource à la terre, dans des conditions j’imagine pas idéales à la fois pour l’environnement et les populations locales
- Le plastique ne se recyclant finalement pas réellement (seul 7% du plastique est recyclé), le reste fini incinéré ou enterré (car oui voila ce que deviennent nos poubelles). L’incinération libère des substances toxiques que nous respirons et l’enfouissement pollue à terme les nappes phréatiques qui constituent en partie l’eau que nous buvons. Dernièrement Cash Investigation a sorti un reportage très intéressant sur les fausses promesses des marques en matière de recyclage du plastique : Le plastique, la grande intox
- Le plastique est responsable de la mort de certaines espèces marines (les tortues, les oiseaux marins, les poissons que nous ingérons ensuite). Le plastique peut être jeté délibérément dans la mer ou le sable et entrainé par l’océan où il restera des centaines d’années, d’abord entier puis en petits bouts, d’autant plus nocifs pour la faune marine. Le plastique peut aussi être jeté convenablement dans une poubelle, et un coup de vent entrainer les déchets d’une poubelle pleine sur les trottoirs puis jusqu’à un fleuve à proximité où ils finiront alors leur course dans la mer. Un chiffre clé m’a marqué : l’équivalent d’un camion benne de plastique se déverse chaque minute dans l’océan. Je vous conseille à ce sujet le magnifique et très impactant documentaire A Plastic Ocean, disponible notamment sur Netflix :
Je ne saurai être exhaustive sur le sujet, tellement il est malheureusement vaste. Le but est plus de donner des pistes de réflexion.
Les solutions à disposition
Certains parleront des plastiques bio-sourcés (issues de matières naturelles comme l’amidon par exemple) et biodégradables, et cela reste mieux que rien mais n’est pas la solution idéale, tout comme le recyclage, on l’aura bien compris plus haut. Bien heureusement, il est possible de réduire l’utilisation du plastique.
- La meilleure solution est de revoir ses usages, ses habitudes. De les questionner, pour réaliser qu’on peut s’en passer dans beaucoup de cas. L’idée est finalement de bannir l’usage unique. Et de privilégier des alternatives durables qui existent pour une très grande majorité des objets plastiques : gourde en inox à la place d’une bouteille d’eau, mug à la place du gobelet plastique au bureau, tissus enduits de cire d’abeille/de soja type Bee wrap plutôt que film plastique, etc.
- Il s’agit de consommer autrement, de façon finalement plus logique. On peut refuser le suremballage, en favorisant le vrac par exemple (un article dédié sera partagé prochainement). On est dans une ère où on vend des fruits et légumes emballés sous plastique quand même ! L’opération Plastic attack dénonce très bien le phénomène, de façon ludique :
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Pour agir à notre échelle, ne serait-ce qu’en changeant une petite habitude quotidienne, la prise de conscience est impérative. Aussi, je vous invite à visionner les 2 documentaires que je partage dans l’article car ils sont très aboutis et les images parlent d’elles mêmes.
Ping : Le zéro déchet à Nice – Promenade Minimaliste
Ping : Le vrac : la solution pour réduire ses déchets – Promenade Minimaliste
Ping : Ile de la Réunion : les initiatives zéro déchet (entre océan, montagnes et volcan…) – Promenade Minimaliste
Ping : Zéro déchet et Minimalisme : décomplexer, ne pas culpabiliser – Promenade Minimaliste
Ping : La Pyramide du Zéro déchet ou comment résumer le Zéro déchet en 5 principes – Promenade Minimaliste
Ping : Potions magiques pour les nuls ou la cosmétique maison et naturelle – Promenade Minimaliste
Ping : Le « kit » pour débuter une démarche (presque) zéro déchet – Promenade Minimaliste
Ping : Un mois de défis pour réduire son impact avec On est prêt ! – Promenade Minimaliste
Un article très complet et très intéressant sur le sujet ! Pour avoir déjà vu A plastic ocean, il montre bien l’urgence silencieuse que l’on vit au quotidien, sans s’en rendre compte !
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Merci beaucoup 😀 Oui à voir absolument, certains documentaires peuvent clairement être des déclencheurs
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