Le minimalisme n’est pas seulement une réduction de ses possessions, car alors on resterait dans un schéma matérialiste dans le sens où on envisagerait le bonheur par rapport à une quantité d’objets. Le minimalisme c’est pour moi un retour à l’essentiel en termes d’activités et d’émotions, une plongée dans son être profond pour se (re)trouver et mieux partir à la rencontre des autres et du monde.
La réduction de ses possessions : une première étape mais pas le but ultime
Dés qu’on entend parler de minimalisme, on a l’image d’un appartement vide et sur YouTube on tombe aisément sur ce genre de vidéos bluffantes, intéressantes mais peut être culpabilisantes pour certains ?
Réduire ses possessions est une bonne première étape pour prendre conscience de ce qui est essentiel à nos yeux, d’abord en termes d’objets. C’est une étape peut être difficile au premier abord, mais qui débloque tellement de choses après ! Pour schématiser, avoir moins de possessions nous fait gagner du temps (car moins d’entretien par exemple) et nous fait de fait aborder la vie sous un autre angle (moins de pulsions d’achats, plus de temps à soi, pour les autres) et souligne ainsi l’essentiel à notre vie (relations, activités, sentiments…), nous ayant simplement laissé la place pour y penser, pour conscientiser cela. On parle ici de minimalisme, mais il y a bien sûr d’autres façons de réaliser qui on est, ce qu’on veut et ainsi mener la vie qui nous ressemble.
Quand on parle de réduction, il n’y a pas de règles strictes à respecter, car chacun étant différent, il aura sa vision propre de ce qui lui est essentiel. Et quand on parle d’essentiel, outre évidemment satisfaire ses besoins primaires (manger, dormir, se chauffer, etc.), il y a aussi l’essentiel en termes de bien être (des livres pour les amoureux des histoires, des cds ou vinyles pour les mélomanes, des bijoux pour les coquettes, de la vaisselle pour les gastronomes, des jeux de sociétés pour les Peter pan, etc.). Chacun a une ou des activités qui le font se sentir particulièrement bien, qui le mettent en joie, et il ne faut alors surtout pas mettre de côté ces biens dont les activités nous rendent heureux ! On perdrait ainsi l’essence de ce minimalisme en tant que mode de vie (à opposer au minimalisme « matérialiste »).
Triez donc vos possessions pour ne garder que celles qui vous servent, que vous aimez, qui vous apportent de la joie. Déjà, rien qu’avec ces quelques critères, il y a beaucoup de choses qui risquent de sortir de chez vous ! On accumule tellement de choses qu’on ne sait plus ce qu’on a, ou alors qu’on ne peut pas tout utiliser. Ce tri peut se faire petit à petit, car l’ampleur de la tâche peut parfois décourager. Et surtout, j’ai remarqué que suite à un premier tri, si on se re-penche sur le sujet quelques mois plus tard, il y a de grandes chances que vous arriviez à vous séparer encore d’objets ; en effet, avec le temps, et la conscience du tri nous menant à garder l’essentiel à nos yeux, on met en lumière notre être profond faisant émerger ce qui nous plait réellement et ce qui nous est totalement indifférent.
Être plutôt qu’avoir : en dehors des injonctions, par sa propre « incarnation »
Dans notre société matérialiste, on perd facilement de vue l’essence de la vie : les relations, les sentiments, les pensées, le bien être, etc. Réduire ses possessions c’est accéder plus facilement à qui on est, si par malheur ce moi profond avait été noyé sous un cumul d’objets. Mais attention, le cumul peut aussi se faire dans l’immatériel : trop de pensées obsédantes, trop d’émotions négatives, trop de relations superficielles, trop d’injonctions à être heureux !
Ce qui compte c’est d’accéder à soi, soi-même, c’est à dire de se défaire de ce que nous dicte la société. Cette accès à son soi profond est différent pour chacun et cette idée du minimalisme n’est qu’une piste parmi d’autres. Et ce soi profond, de la même façon, variera pour chacun, car nous sommes uniques et forcément différents du voisin et même des membres de sa famille. Il n’y a donc que vous qui savez (ou allez découvrir) ce qui vous rend heureux, serein, vous met en joie.
Être, c’est pour moi je pense la seule façon d’être heureux dans la vie. Le bonheur au sens d’être bien malgré les erreurs ou circonstances malheureuses de la vie, car se sachant prêt à traverser les épreuves, ayant confiance en soi et à la vie qu’on choisit.
Être, c’est d’ailleurs être capable de choisir. Et ce sont ces choix qui façonnent notre vie, même si une partie nous échappe, on choisit toujours notre façon de réagir face à tel ou tel évènement.
Être, c’est ressentir ses émotions : c’est accepter de les ressentir. Qu’on les exprime ou pas, qu’elles soient agréables ou douloureuses, c’est au moins identifier ce qui se passe en nous. C’est accueillir la vie, accueillir notre Être qui nous parle et nous indique la marche à suivre à demi-mots.
Être, c’est apprécier les relations qu’on construit.
Être, c’est finalement être capable de mettre son ego de côté, ce soi qu’on s’est construit pour se protéger, pour prendre conscience de la beauté de ce qui nous entoure, et vouloir ainsi la préserver. Être, c’est sublimer le rapport à l’autre et au monde. Le vivre pleinement finalement.
Des livres pour alimenter vos réflexions
Le « développement personnel » est un terme un peu galvaudé, mais les mots servant à résumer les concepts, c’est bien celui que j’ai décidé d’utiliser pour nommer cet article et résumer le fait d’Être, ou plutôt de devenir, grâce au minimalisme.
J’ai souhaité lister les livres qui m’ont marquée, dans le sens où ils ont alimenté mes réflexions ces dernières années, et mêmes certains débloqué des choses en moi pour accéder davantage à mon moi-intérieur et vrai et pouvoir « le faire sortir », l’assumer, pour vivre une vie qui me ressemble davantage ❤
Cette liste n’est pas exhaustive et d’ailleurs il y a bien d’autres éléments que j’ai croisés et croise encore sur mon chemin : rencontres, documentaires, conférences, podcasts, etc. Mais il est vain de vouloir tout lister ! Ces livres ne concernent d’ailleurs pas spécifiquement le minimalisme.
- Et n’oublie pas d’être heureux, abécédaire de psychologie positive de Christophe André
Ce livre est facile à lire dans le sens où il ne se lit pas forcément du début à la fin et se re-lie aisément de-ci de-là. C’est un abécédaire où Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, raconte une anecdote, donne un conseil, etc. pour chacun des termes listés ; le but du livre étant d’apprendre à vivre plus positivement sa vie, malgré les malheurs qui surviennent indéniablement. La psychologie positive ce serait de chausser ses lunettes « ondes positives » : au début on doit y penser et après on le fait naturellement.
- Le principe du petit pingouin de Denis Doucet
Honnêtement, je ne me souviens plus vraiment du contenu du livre mais je me souviens par contre l’avoir adoré ! Le thème abordé est la suradaptation dont nous faisons preuve inconsciemment, qui découle des exigences de la société et qui a pour conséquence un épuisement qu’on peut subir sans réaliser que c’est parce qu’on se force à être ce qu’on n’est pas.
- Les quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz
Je n’ai pas particulièrement apprécié l’écriture de ce livre mais les concepts érigés sont constitutifs d’une vie saine et agréable je pense, et cela en fait un indispensable à lire à mes yeux. Les préceptes abordés sont : « Que votre parole soit impeccable », « Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle », « Ne faites pas de supposition », « Faites toujours de votre mieux ».
- La force des introvertis de Laurie Hawkes
Saviez-vous que l’introversion n’est ni un défaut, ni un synonyme de timidité ? Saviez vous que les introvertis ne sont pas des misanthropes et qu’ils apprécient le contact humain au même titre que les extravertis ? Saviez-vous que ce qui différencie un introverti d’un extraverti est sa manière de se ressourcer ? En effet, l’introverti se ressource dans la solitude, mais a quand même besoin de relations sociales ponctuellement ! Et l’extraverti se ressource dans les relations sociales, mais a quand même besoin de solitude ponctuellement ! Des révélations pour moi, livrées dans ce livre, qui m’ont permis d’assumer ce côté de moi sereinement 🙂 Un autre livre intéressant sur le sujet : Petit guide de confiance en soi pour timide et introverti.
- L’art de l’essentiel de Dominique Loreau
Le message du livre est important même si l’écriture ne m’a pas enchanté. Il traduit bien le lien entre une certaine dépossession matérielle et l’expérience de se (re)trouver. Le sous-titre est d’ailleurs éloquent : « Jeter l’inutile et le superflu pour faire de l’espace en soi ».
- Comme par magie d’Elizabeth Gilbert
Un livre parlant de la créativité et de son importance, d’en user dans tous les domaines de sa vie. J’ai adoré ce livre, même si j’ai peu à dire ici, je le conseille grandement pour révéler le meilleur de vous.
- L’âme du monde de Frédérique Lenoir
Un beau livre qui se lit d’une traite car il est court et sous forme d’un conte. Accessible même aux plus jeunes, le message de l’Être et de l’essentiel étant universel.
- Le pouvoir du moment présent d’Eckart Tolle
Un indispensable pour comprendre que seul compte le présent dans le sens où seul existe le présent. L’auteur l’expliquera mieux que moi, même si je trouve le livre assez redondant parfois, mais au moins à la fin, on a bien compris pourquoi l’essentiel est bien de vivre uniquement dans le présent, sans rancune et regrets du passé, ni projections ou craintes du futur.
- Le jour où j’ai appris à vivre de Laurent Gounelle
J’ai adoré ce livre, surtout le chapitre 9 où chaque mot résonnait en moi comme ma vérité profonde ! Cet auteur est globalement à conseiller car ces livres romanesques teintés de développement personnel sont très accessibles, et allient prise de conscience et lecture agréable.
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En définitive, le minimalisme ne saurait se résumer à une réduction de biens. Cette invitation à la « dépossession » réfléchie et subjective n’est qu’un moyen de cibler son essentiel. Le minimalisme devrait plutôt s’entendre comme une mise en lumière de notre individualité pour mieux se l’approprier, être en accord avec soi, et s’ouvrir généreusement aux autres, au monde, à la vie. Dans quel but ? Vivre, dans la joie. Car vivre, réellement ce qui nous plait de vivre.
Merci pour ce bel article et les suggestions de lecture. Je trouve que tu as très bien traité le sujet qui je trouve à tendance à devenir une mode et non un réel prise de conscience pour un retour vers l’essentiel….
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Merci pour ce joli commentaire qui me fait très plaisir 🙂
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Ping : Reconversion professionnelle : et si le minimalisme n’y était pas pour rien ? – Promenade Minimaliste
Très bien écrit, je vais vers le minimalisme mais c’est un peu difficile quand on a été habituée à l’opposé. Ce sont de très bons conseils !
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Quand on commence a se questionner sur le sujet de la surconsommation, de l’equipement a outrance et d’une vie trop acceleree, c’est deja un super 1er pas et le reste vient au fur et mesure, naturellement 🙂 c’est progressivement qu’on peut changer son etat d’esprit et son mode de vie, le tout etant que les changements amenés nous parlent et nous correspondent vraiment sinon on tombe dans du contreproductif 🙂
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